La Migration

Parmi tous les aspects du cycle de vie du Quiscale rouilleux, c’est la migration que l’on connaît le moins. Les recherches menées depuis quelques années ont aidé à mieux comprendre la biologie de reproduction et d’hivernage de cette espèce, mais comme c’est le cas de bien d’autres espèces d’oiseaux migrateurs, nos connaissances sur l’écologie de la migration du Quiscale rouilleux montrent encore bien des lacunes. Toutefois, des études récentes réalisées à l’aide de technologies sophistiquées telles que la géolocalisation et les analyses isotopiques des plumes ont fait la lumière sur les corridors et les périodes de migration de cet ictéridé (Hobson et al. 2010, Johnson et al. 2012).

Dans les premières semaines du mois de septembre, les Quiscales rouilleux quittent les forêts boréales pour entamer leur migration vers le sud. Entre la mi-octobre et la mi-novembre, ils passent environ un mois à se reposer et à s’alimenter sur des haltes migratoires, avant d’arriver sur leurs territoires hivernaux dans le Sud-Est américain vers la fin novembre. Si l’on compte le temps consacré à ces escales, la migration automnale dure entre 10 et 12 semaines. Au printemps, la saison de nidification imminente incite les oiseaux à effectuer leur migration vers le nord beaucoup plus rapidement. La majorité des oiseaux quittent leurs aires d’hivernage à la fin mars ou au début d’avril pour arriver sur leurs territoires de reproduction à peine deux à quatre semaines plus tard.

Les scientifiques ont réussi à déceler au moins deux corridors de migration distincts empruntés par le Quiscale rouilleux, soit  les voies migratoires de l’Atlantique Est et du Mississippi, ainsi qu’un possible corridor central. Les Appalaches semblent représenter un élément important divisant les populations du Quiscale rouilleux pendant les périodes de migration et d’hivernage, car peu d’individus franchissent cette chaîne de montagnes. The Appalachian Mountains appear to be an important feature dividing Rusty Blackbird populations during migration and over winter, as few birds cross the mountain range.

Malgré ces constats dignes de mention, nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour approfondir nos connaissances de la migration du Quiscale rouilleux. Quelles routes spécifiques empruntent-ils, ces corridors varient-ils d’une année à l’autre? Quels habitats fréquentent-ils pendant leur voyage, où se trouvent leurs haltes migratoires les plus importantes? Répondre à ces questions sera essentiel afin de faire progresser la conservation de cette espèce. Dans cette optique, le GIRQR lance le Suivi printanier du Quiscale rouilleux, au printemps 2014.  Tous les ornithologues sont encouragés à y participer!

BIBLIOGRAPHIE

Hobson, K. A., Greenberg, R., Van Wilgenburg, S. L. and Mettke-Hofmann, C. (2010). Migratory connectivity in the Rusty Blackbird: Isotopic evidence from feathers of historical and contemporary specimens. Condor, 112(4): 778–788.

Johnson, J. A., Matsuoka, S. M., Tessler, D. F., Fox, J. W. and Greenberg, R. (2012). Identifying Migratory Pathways Used by Rusty Blackbirds Breeding in Southcentral Alaska. Wilson Journal of Ornithology, 124(4): 698–703.